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G7 : les ministres des Affaires étrangères condamnent le groupe Wagner

  • Louis Dedola
  • 7 nov. 2022
  • 3 min de lecture

Ce vendredi 4 novembre, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont condamné d’une seule voix les actions du groupe paramilitaire russe Wagner. Depuis plusieurs années, ce groupe proche du Kremlin étend son influence en Afrique. Il est accusé d’exploiter les ressources minières de pays africains pour financer ses interventions en Ukraine . Si les sociétés militaires privées sont normalement interdites en Russie, Wagner est soutenu financièrement par le Ministère de la Défense russe car il sert les intérêts géopolitiques du pays. Malgré son soutien évident, le Kremlin nie toujours son existence.



Evgueni Prigojine, chef du groupe paramilitaire Wagner



Quelles sont les origines de cette société ?

Les premières traces de Wagner remontent à l’annexion de la Crimée. Des mercenaires y sont alors aperçus pour soutenir les séparatistes russes. Quelques mois avant, le groupe paramilitaire est fondé par Dimitri Outkine, ancien Spetsnaz et grand admirateur d’Adolf Hitler. Cependant l’homme fort de Wagner s’avère être Evgueni Prigojine. Proche de Poutine et à la tête de de l’IRA, il est le principal financier de Wagner à travers plusieurs sociétés écrans. Selon les renseignements américains, cet homme d’affaire serait aussi à l’origine des fermes à trolls sur les réseaux sociaux lors des élections américaines en 2016. Concernant Wagner, s’il a longtemps démenti tout lien avec le groupe de mercenaires, l’oligarque a reconnu en octobre 2022 en être le créateur. A l’image de Prigojine, la Russie ne cherche plus à cacher Wagner mais elle n’assume pas pour autant ses dérives. Quant aux membres de Wagner, ils étaient à l’origine d’anciens militaires russes qui ont servi dans les guerres de Tchétchénie et de Géorgie. Néanmoins, leurs profils se sont diversifiés. On retrouve à présent parmi les mercenaires de Wagner des libyens, syriens et des européens. En 2021, la BBC estimait que plus de 10 000 mercenaires avaient combattus auprès de Wagner.


Un groupe de plus en plus influent qui sert au rayonnement de la Russie de Poutine

Aujourd’hui les opérations de Wagner sont de plus en plus diversifiées : missions de soutien, formation, protection de sites et de personnalités, renseignement et propagande ; elles s’étendent dans le monde entier. Officiellement, Wagner dit se déployer à la demande des pays. En réalité, Wagner est déployé là où l’armée régulière russe ne peut apparaitre. Le groupe est ainsi présent en Ukraine, Syrie et au Venezuela. Toutefois, le continent africain demeure la sphère d’influence principale du groupe. Ceci permet à la Russie de s’affirmer face à des pays rivaux comme les Etats Unis ou la France.

Par exemple au Mali, depuis le coup d’Etat par Assimi Goïta et le départ progressif des forces françaises, le groupe Wagner s’est installé dans le pays. Les mercenaires sont suspectés de nombreuses exactions dans les villages. Le commandant de l’opération BARKHANE Laurent Michon a ainsi accusé le groupe russe de « prédation » au Mali. Selon ses informations, Wagner aurait « fait 200 prisonniers au centre du Mali et les aurait tous exécutés dans la foulée ». Outre le Mali, Wagner s’est déployé dans la majeure partie des pays africains en guerre civile. En échange du déploiement de ses mercenaires, Wagner entend profiter des ressources naturelles présentes dans les pays en question. En effet, à travers le contrôle de ressources, Wagner permet de renforcer ses liens économiques et commerciaux avec certains Etats outrepassant les sanctions internationales Par exemple, le Soudan est accusé de céder son or contre le soutien de Wagner. En effet, Meroe Gold, société d’extraction d’or officiellement soudanaise, est dirigée par un homme d’affaire russe proche de Prigojine.


Quelles sont les limites de Wagner ?

Malgré les condamnations de l’ONU ou du G7, la communauté internationale est incapable de contrer l’influence de Wagner. Cependant, les actions du groupe demeurent pour l’instant limitées. Comme au Mozambique, il est fort à parier que Wagner ne réussisse pas à faire face à la menace djihadistes. En effet, ces militaires ne bénéficient pas de l’armement et des moyens semblables à celui d’une armée régulière. Si le ministère de la Défense russe finance Wagner, le groupe paramilitaire doit constamment chercher des financements complémentaires. Par ailleurs, les effectifs demeurent limités. Autrefois, Wagner était composé de militaires expérimentés. Mais le manque d’effectif a poussé les responsables de Wagner à recruter de manière illégale et anarchique des prisonniers inexpérimentés. C’est pourquoi, alors que la Russie est enlisée en Ukraine, l’appui de Wagner ne serait pas suffisant pour renverser l’armée ukrainienne.


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