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L’industrie Automobile européenne tente de répondre à l’invasion chinoise

  • Alexandre Lacouture
  • 8 mars 2024
  • 3 min de lecture

Le 21 février arrivait aux Pays-Bas l’Explorer n°1, un cargo géant appartenant à la firme automobile chinoise BYD, chargé de véhicules électriques à destination du marché européen. S’il peut paraître anodin, l’évènement a été interprété comme le début d’une guerre commerciale sans précédent entre les industriels automobiles européens et chinois en Europe.




Le roulier "BYD Explorer n°1" est arrivé au port allemand de Bremerhaven le 26 février dernier.


Les difficultés des industriels européens

L’industrie automobile européenne qui représente actuellement 13 millions d’emplois est dominée par trois géant : Volkswagen, Renault et Stellantis. Pourtant, dans la course à l’électrique imposée par l’Union européenne du fait de l’interdiction de la vente de véhicules thermiques d’ici 2030, ils semblent être largement distancés par la concurrence chinoise. En effet, alors que les ventes de véhicules électriques en Chine sont estimées à 6,1 millions en 2023, principalement captées par des entreprises chinoises, en Europe elles se tassent pour revenir au niveau de 2019.  Carlos Tavares, le PDG de Stellantis s’est dit conscient de l’urgence pour les industriels européens de s’adapter au plus vite pour que cela ne se transforme pas en « bain de sang ». Ce secteur jouit pourtant d’aides conséquentes au niveau national dans tous les pays ; il existe des subventions à l’achat de véhicules électriques au titre de politiques écologiques. Ainsi, les firmes européennes se situent dans un environnement très difficile actuellement. En effet, elles sont contraintes de payer des bons carbones pour continuer à émettre du CO2, le marché sur lequel elles évoluent peine à décoller en termes de vente et la concurrence étrangère est très intense.

 

Des alliances jamais envisagées jusque là

Une solution à cette débâcle pourrait être la mutualisation des efforts européens afin de parvenir à réduire les coûts de développement et de recherche. En effet les véhicules chinois sont bien moins chers que ceux européens et c’est la principale raison qui explique le manque de compétitivité de ces derniers. Ainsi le PDG de Renault, Luca de Méo défend un groupement similaire à celui qui avait vu naître Airbus qui avait eu comme objectifs de concurrencer Boeing. Ce mode d’organisation est d’ailleurs actuellement un grand succès. Des discussions sont déjà en cours ; on envisage la création d’une base commune d’une citadine électrique, modèle pour lequel les européens peinent à dégager suffisamment marge. Ces alliances pourraient en outre dépasser les frontières européennes. En effet, les industriels automobiles américains ont récemment diminué leurs investissements dans l’électrique du fait d’un affaiblissement de la volonté du gouvernement à pousser le tout-électrique. Les ventes ne sont pas non plus au rendez-vous et les considérations électorales y jouent un rôle important. Par conséquent, Ford et Général Motors ont laissé savoir qu’ils étaient ouverts à des partenariats avec d’autres constructeurs. Elon Musk lui-même a avoué que sans barrières commerciales, les fabricants mondiaux « démoliraient leurs concurrents mondiaux ».  

 

Des tensions géopolitiques accrues

Le secteur de l’automobile est un sujet de tensions géopolitiques entre les grandes puissances du fait des enjeux économiques. L’industrie automobile est vitale dans l’économie américaine, symbole de son hégémonie industrielle passée, et européenne. Ainsi, les États-Unis ont déjà mis en place des droits de douanes de 27,5% sur les importations de véhicules électriques chinois. Il est d’ailleurs très probable que ces frais soient amenés à augmenter du fait de la volonté affichée de la part de Joe Biden de protéger l’industrie automobile américaine. Un projet de loi déposé par le sénateur républicain, Josh Hawley, envisage de porter ces droits de douanes à 125 %, ce qui n’est pas sans rappeler les mesures protectionnistes prisent en 1929. Cependant, cette escalade des droits de douanes se fonde sur les suspicions de fortes subventions de la part de l’Etat chinois. La commission européenne a ainsi lancé une enquête pour déterminer l’envergure de ces aides qui porteraient sur l’obtention de prêts à des taux préférentiels ainsi que pour l’achat d’acier. Néanmoins, Pékin a déjà riposté en lançant sa propre enquête sur les subventions françaises pour les exportations de Cognac. La France est en effet parmi les plus grands partisans d’une instauration de politiques protectionnistes envers les voitures électriques chinoises. Pourtant, il convient de noter que Volkswagen n’adhère pas à ces politiques. En effet, la crainte de représailles envers les activités commerciales européennes en Chine est forte. De plus, la Chine est aussi le premier pays exportateur de batterie au lithium, composant essentiel avec la plus forte valeur ajoutée dans les voitures électriques.

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