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Les relations franco-italiennes

  • Photo du rédacteur: Anaëlle Jollivet
    Anaëlle Jollivet
  • 13 févr. 2023
  • 3 min de lecture

Le 21 octobre, Giorgia Meloni prend la présidence du conseil des ministres et est chargée de former un gouvernement par le président de la République. Si elle est la première femme à prendre le pouvoir en Italie, c’est également la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu’un des six pays membres fondateurs de l’Union Européenne voit l’extrême droite arriver au pouvoir. Bien qu’Emmanuel Macron ait été le premier chef d’État reçu en Italie, on peut se demander si ce changement politique ne va pas impacter les relations franco-italiennes.



Emmanuel Macron et Giorgia Meloni



L’extrême droite au pouvoir en Italie

Giorgia Meloni est à la tête du parti Frères d’Italie depuis 2014. Ce parti est classé à l’extrême droite de l’échiquier politique par de nombreux journaux internationaux comme le Financial Times. Il s’agit d’un mouvement populiste, nationaliste et eurosceptique. L’arrivée de ce parti à la tête de l’Italie a rappelé les heures sombres de l’histoire italienne lorsque Mussolini était au pouvoir, fondant alors le fascisme dans les années 20. Les discours qui ont pu être tenus par Giorgia Meloni dans sa jeunesse laissent sous-entendre que sa ligne politique n’est finalement pas si différente de celle de l’ancien dictateur. En effet, elle a déclaré que Mussolini était un « bon politicien » et a pris du temps à revenir sur ses propos.

L’extrême droite s’est donc emparée du pouvoir en Italie ce qui a un impact considérable sur les relations de l’Italie avec ses voisins, parmi lesquels la France, puisque ceux-ci ne sont pas gouvernés par des politiques à la même orientation.


Des relations historiques

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France et l’Italie sont des alliées historiques. Membres initiateurs de l’OTAN, l’Italie et la France sont toutes les deux très actives dans la construction européenne en formant la CECA puis la CEE lors des Traités de Rome en 1956.

Néanmoins depuis l’arrivée au pouvoir de mouvements populistes en Italie avec le Mouvement 5 étoiles et la Ligue du nord dès 2018, les relations se tendent. En effet, début 2019, le premier ministre italien a rendu visite à des partisans du mouvement des Gilets Jaunes à Montargis. La France a de ce fait dénoncé une ingérence et rappellé son ambassadeur pour la première fois depuis 1945. Cette crise, bien que de courte durée, est symptomatique de relations de plus en plus compliquées. L’arrivée de Giorgia Meloni à la tête de l’État n’améliore pas ces relations, même si Emmanuel Macron s’est rendu à Rome seulement deux jours après l’investiture de la nouvelle présidente.


L’immigration : cristallisation de ces tensions

Le symbole des tensions franco-italiens semble être l’immigration. Si cette question est épineuse au sein de l’Union Européenne depuis la crise migratoire en 2015, l’Italie se trouve souvent au cœur des débats. La France et l’Italie se retrouvent régulièrement en confrontation, notamment lorsqu’il est question d’accueillir des bateaux de secours de migrants. La dernière grande tension s’est produite en novembre dernier. En effet, le navire humanitaire Ocean-Viking avait passé trois semaines en mer pendant que les gouvernements français et italien se renvoyaient la balle, avant de finalement accoster à Toulon. L’Italie avait refusé le débarquement du bateau, ce qui est en accord avec le programme sur lequel a été élue Giorgia Meloni mais va à l’encontre des règles établies par l’Union Européenne. La France a finalement accepté d’accueillir le navire alors que la situation humanitaire à bord devenait compliquée. Cependant, Gérald Darmanin est allé jusqu’à désigner l’Italie de Giorgia Meloni « d’ennemi de la France ». La violence de ce terme reflète la complexité du jeu diplomatique entre France et Italie, d’autant plus que les gouvernements sont opposés sur la plupart des questions de politiques extérieures.

Néanmoins, pendant la longue période de négociation autour de l’Ocean-Viking, d’autres navires ont pu accoster en Italie ce qui démontre qu’il s’agit davantage d’une campagne de communication que d’une réelle opposition à l’accueil de 234 personnes supplémentaires (d’autant plus que les migrants sont ensuite répartis entre différents pays de l’Union Européenne). Giorgia Meloni semble donc déterminée à mettre en avant une ligne politique très dure vis-à-vis de l’immigration.


Ainsi, les relations entre la France et l’Italie sont aujourd’hui très tendues. Dernièrement, la venue de Volodymyr Zelensky à Paris a encore avivé les tensions. Si Olaf Scholz et Emmanuel Macron ont pu rencontrer le chef d’État ukrainien, Giorgia Meloni n’a pas été conviée, malgré le soutien sans faille de l’Italie à l’Ukraine depuis maintenant un an. Meloni a dénoncé une remise en cause de l’unité européenne. L’Ukraine était jusqu’ici le principal point de convergence de Rome et Paris mais ce dossier pourrait aussi être remis en cause.



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