top of page

Quel avenir pour l'Union européenne nous présidence suédoise ?

  • Raphaël Gruber
  • 16 janv. 2023
  • 3 min de lecture

La présidence de la Suède n’est pas anodine et appuie une tendance chez les pays membres de l’Union Européenne : la montée des partis d’extrême droite.



Le premier ministre suédois, Ulf Kristersson



La Suède est de retour à la présidence de l’Union Européenne pour une durée de six mois Cela n’était plus arrivé depuis 2009. Pour rappel, la présidence de l’Union Européenne est une présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne qui tourne tous les six mois. Par exemple, la France a présidé ce conseil de janvier à juin 2022 avec le ministre des Affaires étrangères comme ministre responsable. Stockholm a affiché des priorités claires pour cette présidence qui s’organise autour des thèmes de la sécurité, de la résilience, de la transition écologique et des valeurs démocratiques de l’Union Européenne. En effet, à la suite des élections parlementaires en septembre dernier, le parti d’extrême droite Les Démocrates de Suède se positionne sur le devant de la scène politique. C’est inédit pour ce pays souvent considéré comme un exemple d’égalité sociale avec un État providence très fort aux côtés des autres pays nordiques. En réalité, la Suède a connu d’importantes réformes libérales qui ont contribué à creuser de nombreuses inégalités au sein du pays et les partis d’extrêmes droites ont pris une place de plus en plus importante. La Suède rejoint ses voisins européens comme l’Italie, la Pologne ou la Hongrie comme pays fermement opposés à l’accueil des réfugiés et à l’immigration. La Suède est gouvernée par une coalition de droite, composée de trois partis et dirigée par le premier ministre Ulf Kristersson. Le poids du parti eurosceptique Démocrate Suédois soulève de nombreuses questions sur la future présidence de la Suède. À l’aube de cette nouvelle gouvernance, analysons les nombreux défis auxquels est confronté l’Union Européenne en ce début de 2023. Le défi sécuritaire imposé par la guerre en Ukraine

En matière de sécurité, la guerre est aux portes de l’Europe depuis plusieurs mois. Stockholm souhaite s’assurer du soutien économique de l’Union Européenne envers l’Ukraine, surtout après à la suite de l’échec à fournir les 9 milliards d’euros d’aide financière promis à Kiev en 2022. On estime à 18 milliards d’euros la somme que devrait débourser l’Union Européenne en 2023 afin de maintenir les services publics ukrainiens malgré l’oppression russe. En outre, la Suède mènera la discussion sur la question complexe de la confiscation : l'UE a l'intention de vendre et de réinvestir les actifs appartenant à la Russie qui ont été gelés au cours de neuf séries de sanctions afin de lever des fonds supplémentaires pour la reconstruction de l'Ukraine. Des défis principalement conjoncturels à l'importance capitale pour l'avenir de l'UE

La compétitivité figure également en bonne place dans l'agenda de la Suède. La nécessité de préserver l'Europe en tant que destination attrayante pour les investissements étrangers a acquis une dimension presque existentielle après la signature par le président américain Joe Biden de l'Inflation Reduction Act, qui devrait injecter des subventions vertes d'un montant de 369 milliards de dollars (349 milliards d'euros) dans l'économie américaine. Cette loi, qui favorise les produits fabriqués aux États-Unis, a été vivement critiquée en Europe et fait craindre une guerre commerciale transatlantique. Certains dirigeants de l'Union européenne, comme le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Giorgia Meloni, préconisent une réaction vigoureuse et exigent une révision des règles relatives aux aides d'État, en vigueur depuis des décennies, qui visent à garantir une concurrence loyale entre les petits et les grands États membres. La Suède, fervent défenseur des marchés libres, a adopté une approche plus prudente sur ce sujet brûlant. Ainsi, la sécurité tout comme les valeurs économiques de l’Union Européenne sont remises en jeu à travers cette nouvelle gouvernance.

La présidence suédoise promet des efforts pour lutter contre les prix élevés et volatils de l'énergie et s'efforcera, en même temps, de mettre en place la réforme du marché de l'énergie à long terme. L'Europe souhaite montrer l'exemple en atteignant des objectifs climatiques ambitieux et en stimulant la croissance et la compétitivité. L’UE souhaite mettre en œuvre l'initiative d'ajustement à l'objectif de 55 % ("Fit for 55") et accélérer la transition énergétique. La transition vers un avenir sans carbone et une utilisation plus efficace des ressources nécessiteront des investissements majeurs dans des industries innovantes permettant de mettre en pratique les meilleures idées et innovations et de proposer des solutions réalisables. Enfin, L'Union européenne repose sur des valeurs démocratiques, qui ouvrent la voie à la cohésion, aux libertés individuelles, à la non-discrimination, à l'accroissement de la production économique et de l'influence mondiale. La défense du principe de l'État de droit et des droits fondamentaux est par conséquent un élément essentiel de la présidence suédoise du Conseil.

En conclusion, ce changement de présidence du Conseil de l’Union Européenne n’est absolument pas anodin et ouvre de nombreuses perspectives sur les différents défis de l’Union Européenne en ce début 2023 : Sécurité, Compétitivité, Transition écologique et valeurs démocratiques.

Comments


Ajouter un titre.png

Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir nos dernières publications

  • LinkedIn
  • instagram
  • facebook

©2023 by La UN'e.

bottom of page