Quelle succession à Theresa May ?

La course à la succession a démarré le lundi 10 juin dernier. 10 candidats au poste de chef du parti conservateur britannique pour prendre la suite de Theresa May sont en lice. 10 candidats et autant de stratégies pour mener à bien le Brexit. 

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Les modalités de la succession

    Theresa May - n'ayant pas réussi à mener à bien la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne - a démissioné le 7 juin dernier de la tête de son parti, conservant ainsi son rôle de première ministre jusqu'à la nomination de son successeur. Ainsi, Theresa May continue de gérer les affaires courantes mais n'est plus en mesure de mener des dossiers d'importance, ni de continuer à mener des négociations sur le Brexit. Elle participera notamment au G20 les 28 et 29 juin prochain en tant que première ministre démissionnaire. La succession devrait alors être assurée rapidement, à savoir avant la fin du mois de juillet. Deux candidats seront sélectionnés par "procédure accélérée". En effet, les 330 députés ont deux semaines pour soumettre deux noms au vote de leurs adhérents, qui auront à leur tour maximum 4 semaines pour choisir leur nouveau dirigeant. Chaque candidat doit être soutenu par au minimum 8 députés pour être éligible. Les deux derniers candidats restant peuvent participer à un second vote ouvert à tous les adhérents du parti. D'après le calendrier, dès le 24 juin les deux candidats sélectionnés devraient débutés leur campagne. Ces deux présélectionnés auront alors trois semaines pour convaincre les 160 000 adhérents du parti. Ce calendrier devrait être respecté étant donné l'urgence de la situation : la prochaine échéance du Brexit aura lieu le 31 octobre 2019.

8 hommes, 2 femmes    

  Andrea Leadson, ancienne ministre chargée des relations avec le parlement, et Esther Mc Vey, ancienne ministre du travail, sont les deux figures féminies de cette élection. Face à elles nous retrouvons Boris Johnson, ancien maire de Londres et ancien ministre des affaires étrangères qui semble être en tête des sondages pour le moment. Mais également, Sajid Javid, actuel ministre de l'intérieur, Dominic Raab

ancien ministre du Brexit, Michael Gove, ministre de l'environnement, Jeremy Hunt, ministre des affaires étrangères, Mark Harper, député, Rory Stewart, ministre du développement international et enfin Matt Hancock, ministre de la santé. Deux tendances se dessinent parmi ces candidats : ceux qui souhaient la sortie du Royaume-Uni avec ou sans accord avec l'UE et ceux pour qui une sortie sans accord n'est pas envisageable.

Aucune renégociation possible avec l'UE

   Si tous souhaitent quitter l'UE avec ou sans accord, plusieurs candidats veulent renégocier le contenu de l'accord de retrait. Cette possibilité a pourtant  été exclue par Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. En revanche ce dernier a tout de même concédé la possibilité d'ajouter des "clarifications, des précisions, des ajouts concernant la déclaration politique" qui doit accompagner le traité de retrait. Cette déclaration doit ainsi tracer les contours de la future relation commerciale entre Londres et l'UE sans pour autant faire partie intégrante du traité. 

Boris Johnson - favori à la succession selon les sondages -  a de son côté annoncé que le Royaume-Uni ne "paiera pas la facture du Brexit"  - à savoir le solde de tout compte prévu dans le traité de divorce- si l'UE n'acceptait pas de négocier à nouveau certaines conditions de sortie. L'accord prévoit notamment le règlement des  engagements pris par le Royaume-Uni dans le cadre du budget pluriannuel en cours (2014-2020) qui couvre donc également la période de transition prévue par l'accord. Bien qu'aucun texte ne soit donné, le montant estimé serait de 40 milliards d'euros selon le gouvernement britannique. Le bras de fer entre Londres et Bruxelles ne semble donc pas être à son terme malgré la démission de l'ancienne première ministre.

Laure Vandenkoornhuyse