Crise à Hong Kong : pas de trêve en vue pour le mouvement populaire
- UN'ESSEC
- 15 oct. 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 juin 2023

Après 15 semaines consécutives de manifestations quasi quotidiennes et le retrait du projet de loi controversé permettant les extraditions vers la Chine continentale, Hong Kong reste encore divisée par de violents mouvements populaires.
"Un pays, deux systèmes"
De nombreuses manifestations ont lieu depuis plus de 4 mois à Hong Kong. Ces dernières étaient initialement une réponse au projet de loi qui prévoyait une extradition des suspects vers la Chine. Or, la déclaration sino-britannique signée en 1984 fait de Hong-Kong une région semi-autonome dirigée sous le principe du « Un pays, deux systèmes ». En effet, l’ancienne colonie britannique est aujourd’hui une Région administrative spéciale, un statut qui lui laisse jouir de certaines libertés inconnues dans le reste dans la Chine.
Le projet de loi qui faciliterait les extraditions vers la Chine a alors été perçu par les Hongkongais comme une volonté de la Chine de renforcer son emprise sur le territoire et donc comme une menace à leurs libertés. Les manifestations ont commencé dans le but de réclamer le retrait du projet de loi. Toutefois, les violences survenues au cours de ces derniers mois ont fait de ces mouvements populaires une crise politique sans précédent.
Hong Kong libre ?
Hong Kong se retrouve alors divisée par sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. De nouvelles revendications s’ajoutent à celle du retrait définitif du projet de loi controversé. Les manifestants demandent notamment l’introduction du suffrage universel ou encore l’ouverture d’une enquête indépendante sur l’usage de la force par la police hongkongaise.
En concession aux prodémocrates, la dirigeante de Hong Kong pro-Pékin, Carrie Lam, annonçait ce mercredi 4 septembre le retrait du projet de loi sur l’extradition. Dans une vidéo diffusée par ses services, elle déclare que « Le gouvernement retirera officiellement le projet de loi afin d’apaiser complètement les inquiétudes de la population. » Malgré cette tentative pour calmer la situation, les manifestations s’enchainent. Sous l’impulsion de certains groupes, le mouvement se durcit. Les manifestants n’hésitent plus à affronter les forces de l’ordre, accusées de violence. Pour ces derniers, un simple retrait du projet de loi ne mettra plus fin aux protestations. En effet, depuis le début du mois, les manifestants ont commencé à se rassembler dans les centres commerciaux où ils chantent « Glory to Hong Kong » l’hymne non-officiel des protestations. « Plus de 1000 personnes ont été arrêtées, un nombre incalculable de blessés » affichait un message partagé en masse sur l’application Telegram. Au travers de ce dernier, les prodémocrates apparaissent catégoriques « Cinq exigences majeures, pas une de moins. Libérez HK, la révolution maintenant. »
Pour certains experts, les autorités seraient soucieuses de mettre fin à ces manifestations avant le 1er octobre, fête nationale chinoise célébrant les 70 ans de la création de la République populaire de Chine. Les manifestants quant à eux comptent sur ce jour pour faire pression sur le gouvernement. Un des groupes prodémocratie a rassemblé plus de 910 000€ destinés à faire de la publicité pour le mouvement populaire dans les plus grands journaux de la région ce jour-là.
Johana Pouvesle
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