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L'Arabie Saoudite, nouveau théâtre des tensions Etats-Unis / Iran ?

  • Photo du rédacteur: UN'ESSEC
    UN'ESSEC
  • 15 oct. 2019
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 juin 2023


Les récentes attaques commises par des drones, contre des installations pétrolières saoudiennes ont été la source d’un retour des tensions dans le Golfe. La revendication de cette attaque par les rebelles yéménites Houthis laisse envisager un futur toujours plus incertain entre les Etats-Unis et l’Iran.

La genèse des tensions

En 1945, par le « Pacte du Quincy », les Etats-Unis s’engageaient à défendre l’Arabie Saoudite contre toutes attaques extérieures, en échange d’un approvisionnement assuré de pétrole. Même si ce pacte peut être jugé obsolète aujourd’hui, les récents événements et déclarations semblent lui redonner tout son sens.

Dès son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump s’est attaqué à l’Iran en dénonçant les traités signés par les Etats-Unis au sujet du programme nucléaire et a au contraire renforcé les sanctions à l’encontre de l’Iran. En retour, l’Iran a abandonné ses obligations relatives à l’accord de 2015 et a commencé à enrichir l’uranium et à augmenter les quantités disponibles. De telles actions n’ont pu aboutir qu’à une augmentation des tensions entre les deux pays.

Ces tensions ont par la suite été ravivées par les attaques commises par les Houthis dans la région du Golfe et notamment en Arabie Saoudite. Le 14 mai, les Houthis avaient revendiqué une attaque contre deux stations de pompage d'un oléoduc du Royaume. Une nouvelle attaque de drones décrite comme « la plus massive jamais lancée en Arabie saoudite » a visé en août des installations de l’Aramco. A ces attaques s’ajoutent les actes de sabotage contre des pétroliers dans la région du Golfe, imputés à l’Iran par les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite.

Les conséquences pour l'Arabie Saoudite


A cause des attaques de drones, la production de pétrole de l'Arabie saoudite, qui est le plus gros exportateur mondial, est actuellement réduite de moitié. L’attaque a engendré des incendies sur les sites de productions du géant Aramco, ce qui a entrainé une paralysie provisoire de la production.

En temps normal, ces sites produisent 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6 % de la production mondiale de brut quotidienne. Ce manque à gagner coûte très cher à Aramco qui estime qu’il lui faudra « des semaines plutôt que des jours », pour revenir à une production normale.


Face à une telle situation, le prince héritier d'Arabie Saoudite Mohammed ben Salmane s’est exprimé et a fait part de sa volonté de riposter, estimant que son pays a « la volonté et la capacité de faire face et répondre à cette agression terroriste ». De son côté, le colonel en charge de la coalition qui lutte contre les rebelles yéménites a affirmé que des mesures seront prises pour « protéger les ressources de la nation, et assurer la stabilité de l'économie mondiale ».

Des échanges tendus entre les Etats-Unis et l'Iran

Le président américain qui n'avait pas exclu un assouplissement des sanctions contre l’Iran s’est montré mesuré dans ses propos : « Les Etats-Unis condamnent fermement l'attaque d'aujourd'hui contre d'importantes infrastructures énergétiques. Des actions violentes contre des zones civiles et des infrastructures vitales pour l'économie mondiale ne font qu'aggraver les conflits et la méfiance », a déclaré la Maison blanche dans un communiqué. Mais, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompéo a accusé directement Téhéran d’avoir commandité de telles attaques en estimant que l’Iran avait « lancé une attaque sans précédent contre l'approvisionnement énergétique mondial ».               Il a ensuite ajouté : « Nous appelons tous les pays à condamner publiquement et sans équivoque les attaques de l'Iran. Les Etats-Unis œuvreront avec nos partenaires et alliés pour assurer l'approvisionnement des marchés énergétiques et pour que l'Iran rende des comptes pour son agression ». Téhéran, a vivement réagi aux accusations de Mike Pompéo en refusant toute responsabilité : « Des accusations et remarques aussi stériles et aveugles sont incompréhensibles et insensées », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iranien. Téhéran a ensuite laissé entendre que de telles accusations étaient destinées à «écorner la réputation d'un pays afin de créer un cadre pour de futures actions contre lui», laissant penser à un avenir très incertain pour les relations entre les deux pays et la situation du Golfe. 

Antoine Argenson

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