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L'ONU alerte quant à un exode "d'ampleur biblique" à cause de la montée des eaux

  • Raphaël Gruber
  • 6 mars 2023
  • 3 min de lecture

La montée des océans était pour la première fois au cœur des discussions du Conseil de sécurité des Nations unies en février. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, n'a pas hésité à user de superlatifs pour alerter sur ses conséquences dramatiques pour la paix et la sécurité mondiale. Ces populations en danger devront alors se déplacer et les tensions pour l’accès à l’eau douce, aux terres et aux autres ressources seront extrêmement importantes.





Une concurrence pour l’accès à l’eau douce de plus en plus féroce

Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), une personne sur dix pourrait vivre dans une zone à risque, ces dangers concernent majoritairement les populations des zones côtières et leurs moyens de subsistance. Le rapport du GIEC (2022) rendait déjà compte de la menace, en montrant que d’ici 2050 un milliard de personnes pourrait vivre dans des zones à risque de tempêtes et de submersions marines. Ces populations n'auront alors d'autre choix que de devoir se déplacer. "Nous assisterons à un exode massif de populations entières à une échelle biblique, et nous verrons une concurrence de plus en plus féroce pour l'accès à l'eau douce, aux terres et aux autres ressources", a déclaré M. Guterres. Il a souligné que les conséquences seront universelles. « Quel que soit le scénario, des pays comme le Bangladesh, la Chine, l'Inde et les Pays-Bas sont tous en danger », a-t-il ajouté. Buenos Aires, Lagos, Le Caire, Jakarta, Bombay, Copenhague, Londres, Los Angeles et New York sont autant de métropoles considérées à risque par le secrétaire général de l’ONU.

L’intrusion de l’eau salée met par ailleurs en péril des pans entiers de l’économie : aux Caraïbes, la montée des eaux a déjà détruit les moyens de subsistance des populations dépendantes de l’agriculture et du tourisme. En Afrique du Nord, la montée des eaux a pollué les réservoirs d'eau douce et détruit les cultures.


Des risques pour les "greniers à blé »

Selon le GIEC, le niveau des mers a déjà augmenté de 15 à 25 cm entre 1900 et 2018, et devrait augmenter d'environ 43 cm d'ici 2100 si les températures augmentent de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle. La montée des eaux pourrait aller jusqu'à 84 cm dans un scénario de réchauffement à 3°C ou 4°C. Dans certains États insulaires comme les îles Fidji, le Vanuatu et les Îles Salomon, les populations « ont déjà dû se déplacer », a déclaré M. Guterres. Csaba Korösi, président de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies, a mis en garde contre le risque de voir disparaître les « greniers à blé » du monde, tels que le delta du Nil en Égypte et le delta du Mékong au Vietnam. Ces zones produisent en grandes quantités du blé ou d'autres céréales et peuvent en exporter dans les régions ou les pays voisins, et ce en raison de la richesse de leur sol et d’un climat favorable. Des pénuries mondiales de matières premières céréalières pourraient alors advenir et créeraient également des nouvelles zones de conflit.


Cadre juridique et tensions au sein de l’ONU

Pour relever ces défis, il faut un cadre juridique qui doit « inclure les droits des réfugiés », a déclaré M. Guterres. « Les droits de l'homme des personnes ne disparaissent pas parce que leurs maisons disparaissent », a-t-il fait valoir. La Commission du droit international, l'organe des Nations unies chargé de rédiger le droit international, a inscrit la question de l'élévation du niveau des mers à son ordre du jour. Malgré les propos d’Antonio Guterres, c’est une question controversée au sein du Conseil. La Russie avait opposé son véto à une résolution établissant un lien générique entre réchauffement climatique et sécurité dans le monde, résolution soutenue par la majorité des membres du Conseil.

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