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L'équateur frappé par une crise politique et sociale sans précédent

  • Photo du rédacteur: UN'ESSEC
    UN'ESSEC
  • 15 oct. 2019
  • 3 min de lecture

L’Équateur est paralysé par une grève nationale et des manifestations depuis le début du mois d’octobre. La cause de ce mouvement social : des réformes économiques négociées par le gouvernement contre un prêt du Fonds Monétaire International (FMI).

Des manifestations qui tournent au chaos


Bien que les manifestations aient commencé il y a plus d’une dizaine de jours, les violences se sont accélérées ce jeudi. Ces derniers jours des milliers de manifestants protestent dans les rues de Quito, la capitale équatorienne, où ils campent jour et nuit pour montrer leur rejet des réformes. En parallèle, des blocages de routes et de puits pétroliers en Amazonie paralysent le pays. Alors même que le président avait misé sur l’avancée des négociations avec les manifestants indigènes, ces derniers ont annoncé retenir 10 policiers. Bien qu’ils aient été libérés dans la nuit, les violences ne se sont pas arrêtées là. 

Ce Samedi 12 octobre a été marqué par des débordements de violence qui ont plongé Quito, dans le chaos. Affrontements entre forces de l’ordres et manifestants, tirs croisés de fusées artisanales et de grenades lacrymogènes, incendies volontaires de bâtiments administratifs auront fait de la capitale une scène de guerre. Face à ce climat de tensions, le président actuel, Lenin Moreno, a décrété un couvre-feu ainsi que la mise en place d’un contrôle militaire dans la capitale. Il avait déjà fait transférer le siège du gouvernement à Guayaquil lundi dernier. 

Le bilan est lourd. Après une semaine de mobilisation intense on recense 5 civils tués, 554 blessés et 929 arrestations côté manifestants ; 133 policiers blessés du côté des forces de l’ordre.

La situation économique équatorienne en cause


Les manifestions ont débuté début octobre, quand Lenin Moreno a annoncé un certain nombre de réformes faisant partie d’un plan d’austérité imposé par le FMI et ayant pour but de réduire la dette nationale et booster la croissance économique. 


En effet, comme plusieurs de ses pays voisins, l’économie équatorienne est vulnérable aux variations de prix des produits de base. Depuis la baisse du cours du pétrole brut en 2014-2015, le pays connait une forte récession de laquelle il peine à se remettre. Le président Moreno pointe aussi du doigt la politique économique de son prédécesseur Rafael Corréa. Sa politique populiste et sa mauvaise gestion des fonds publics auraient été à l’origine de la forte augmentation de la dette nationale. Cette dernière a d’ailleurs dépassé la limite autorisée de 40% du PIB équatorien. Le prêt de 10,2 milliards de dollars qu’octroieraient le FMI, la Banque Mondiale et la Banque interaméricaine de développement permettrait à Moreno de diminuer l’impact d’une réduction des dépenses gouvernementales. 


Les conséquences sur la population


Les réformes motivées par le président ont notamment causé une forte hausse des prix du carburant. Dans un effort de réduction des dépenses, le gouvernement a supprimé les subventions au carburant, qui font plus que doubler les prix à la pompe. Ces mesures ont été à l’origine d’un mécontentement partagé par le secteur des transports, les jeunes équatoriens mais surtout la population indigène qui représente à elle seule 25% des habitants. Ces derniers constituent 68% des pauvres du pays et travaillent principalement dans l’agriculture. Ils voient désormais s’envoler les coûts de transport pour l’écoulement de leurs produits. Frappés de plein fouet par ces mesures, ils bloquent les routes, les puits pétroliers et encouragent les mouvements de grève ce qui a forcé l’Equateur à suspendre la distribution de près de 70% de sa production de brut.  

Les meneurs des groupes indigènes ont déclaré vouloir négocier avec le gouvernement équatorien ces derniers jours mais l’envenimement de la situation et l’escalade des violences pourraient bien mettre à mal toute tentative de discussion. 

Par Johana Pouvesle

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