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La faillite de la Silicon Valley Bank

  • Ramy Chahrour
  • 3 avr. 2023
  • 3 min de lecture

Le 10 mars 2023, la Silicon Valley Bank a annoncé sa faillite après un krach boursier qui a causé la perte de 60% de sa valeur. Cette faillite inattendue est considérée comme la plus importante faillite bancaire aux Etats-Unis depuis la crise de 2008.





Le rôle de la Silicon Valley Bank

Très peu en ont déjà entendu parler, c’est pourtant l’une des institutions les plus emblématiques de la Silicon Valley. La Silicon Valley Bank, considérée comme la 16ème banque des Etats-Unis avant sa faillite, était surtout la banque de référence pour les start-ups technologiques financées par le venture capital. En effet, plus de la moitié des start-ups américaines, et 44% des entreprises américaines de technologie et de soins de santé financées par le venture capital entrées en bourse en 2022, dépendaient de la Silicon Valley Bank. Elle proposait des prêts, des financements structurés et des services de gestion de trésorerie pour les start-ups de la Silicon Valley. Elle jouait donc un rôle clé au sein de la Silicon Valley, et permettait de créer une certaine dynamique de croissance des start-ups et des entreprises technologiques.


La raison de la faillite de la Silicon Valley Bank

La faillite de la Silicon Valley Bank est principalement due à un « bank run ». Ce dernier est le résultat de la politique appliquée par la Silicon Valley Bank depuis le début de la crise du Covid-19. Les prêts et financements étaient devenus plus simples à obtenir, même dans des cas où la solvabilité n’était pas fiable. Le problème est que la Silicon Valley Bank s’est empressée d’investir l’immense quantité de liquidité dont elle disposait alors. Les dépôts gérés par la Silicon Valley Bank ont alors explosé, passant de 102 à 189 milliards de dollars. Toutefois, en raison de la hausse des taux d’intérêts opérée par la FED depuis 2022, la banque se retrouve en difficulté, et de plus en plus d'acteurs qui avaient déposé de l’argent au sein de la Silicon Valley Bank cherchent à retirer leur argent, c’est ce que l’on appelle un « bank run ». La situation de la banque est d'autant plus compliquée qu’elle avait déjà connu des difficultés financières avant la crise sanitaire, notamment à cause de l'expansion rapide de ses activités, qui l'avaient conduite à accorder des prêts risqués et à se trouver exposée à des risques de change. La faillite de la Silicon Valley Bank est donc le résultat de plusieurs facteurs qui se sont cumulés au fil du temps, mais le bank run a sans aucun doute été le coup fatal porté à cette institution financière.


Les conséquences géopolitique d’une telle faillite

Les autorités américaines ont répondu rapidement à cette faillite pour en limiter les dégâts. Elles ont donné une garantie de remboursement s’élevant au-delà des 250 000 dollars de plafond. Les autorités américaines ont pris des mesures pour éviter tout risque systémique, c’est-à-dire le risque qu'un événement particulier entraîne des effets négatifs considérables sur l’ensemble du système financier et économique, pouvant ainsi occasionner une crise généralisée. Cette décision souligne l'importance de la stabilité financière pour assurer la croissance économique à long terme. Selon Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, il n'y a « pas de risque de contagion » et les banques françaises et européennes sont « solides ». En effet, les banques européennes fonctionnent selon un modèle différent de celui de la Silicon Valley Bank, avec des clients et des actifs plus diversifiés, limitant ainsi le risque de subir les mêmes conséquences. De plus, il semble qu'il y ait peu de liens directs entre la Silicon Valley Bank et les établissements bancaires européens, ce qui devrait empêcher la propagation des pertes. Par conséquent, la faillite de la banque américaine ne devrait pas entraîner de lourdes pertes pour les banques européennes. De plus, de nombreux observateurs s'attendent à ce que les principales banques centrales mondiales, telles que la FED et la Banque centrale européenne (BCE), réexaminent leur politique de remontée des taux d’intérêts dans le cadre de la lutte contre l'inflation.

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